Début mai, Abondance postait un billet avec cette question :
une pénalité massive appliquée contre le contenu de faible qualité ?
Ne nous emballons pas et surtout, ne voyons pas Google comme un grand méchant loup proviseur distribuant des bons points ou mettant au coin. Rumeur ou pas, de toute façon, la question importe peu si l’on a toujours adopté la démarche de base qui est d’offrir du contenu fourni et (si possible) de qualité.
Contenu de qualité : c’est-à-dire ?
La première qualité d’un article… de qualité, devrait être son utilité ! Son contenu est-il vraiment utile ? Revêt-il un intérêt ? Apporte-t-il quelque chose à celui qui le lit ?
Est-il également agréable à lire, clair, digeste, adapté au Web, sans pour autant ramper devant le SEO ? C’est tout l’enjeu de ce double aspect qualitatif*.
Or, le sens que l’on prête à cette notion « de qualité » varie aujourd’hui jusqu’à faire le grand écart. Ainsi, un article serait « de qualité » uniquement s’il est bien optimisé SEO, dans le seul but d’être bien positionné sur Internet…
C’est là toute l’ambiguité du terme QUALITÉ dont la définition a changé de route ces dernières années. On confond technique et sens du propos (fond et forme).
Techniquement parlant, cela se comprend et représente (malheureusement) une part importante du métier de rédacteur Web, au risque de devenir, hélas, plus calculateur qu’auteur.
D’autre part, est-ce qu’un article qui aura fait le buzz et aura été partagé des milliers de fois sera pour autant de qualité au sens premier du terme ? Sa qualité – dans un contexte où le but est d’atteindre une cible, peu importe ce que l’on dit – est évidente ; mais cela reste du pur calcul marketing. On devrait pouvoir la différencier de sa qualité intrinsèque (valeur du propos, sens, rédaction, forme, style).
Il s’agit de faire la part des choses devant cette confusion apparue avec Internet et ses contraintes.
D’un côté, nous avons la notion de « qualité » marketing (ou plutôt de performance marketing), de l’autre, la qualité que j’ai envie d’appeler noble, celle de la rédaction (fond et forme).
La rédaction web actuelle devrait être un équilibre entre les deux.
Un article comme une offrande
Quel que soit le sujet traité, on doit partager un contenu comme on offre un cadeau que l’on emballe avec soin. Une fois ouvert, une fois son contenu découvert et parcouru, plusieurs réactions sont possibles : il enchante, il plaît bien, il est approuvé mais sans plus ; ou bien il déçoit, il est rejeté, et l’on reste sur sa faim… Si l’article est très mauvais, il est probable que l’internaute repartira énervé pour avoir perdu son temps.
Cela rappelle l’effet produit à Noël et la réaction actuelle de cette société de consommation, dans laquelle un nombre croissant de personnes se dépêchent dès le lendemain de revendre sur Internet, et sans scrupule, un cadeau offert la veille qui ne leur a apporté que déception.
C’est un peu la même chose ici, sauf que l’internaute va délaisser votre article, zapper ou n’aura pas envie de revenir sur votre blog.
Le temps est précieux. Ne le gâchons pas à grossir un flux d’information déjà obèse, sans apporter au moins un peu d’eau au moulin…, c’est-à-dire au minimum : du sens, de l’information et un levier pour plus de réflexion.
Une information intéressante ou rien !
L’utilité d’un billet de qualité dépend, répètent les « zexperts », de sa construction purement mathématiques en vue de « bien parler » aux algorithmes lesquels, alors plus flattés que « Maître Corbeau sur son arbre perché » vous aideront dans votre quête immédiate et unique du CLIC magique à multiplier comme des petits pains.
Prenez un sujet comme « le contenu web« , cent mille fois traité à n’en pas douter. Et si, au lieu de servir le sacro-saint SEO en pensant égoïstement à son futur taux de clics, on pensait à l’autre justement ?
Quand je dis l’autre, je veux parler non pas de Google, mais de l’internaute, en chair et en os, un être doué de curiosité, de critique, de rêve aussi. C’est d’abord pour lui que vous écrivez !
Le fait de publier un contenu est porté en premier lieu par l’envie ou le besoin de partager : une idée, une pensée, une information, une vidéo, un lien, pour communiquer, que ce soit par intérêt ou par plaisir. Bref, autant de contenu potentiellement utile. N’oubliez pas qu’au bout du compte, l’internaute est seul juge.
Le vrai partage, c’est écrire utile pour l’autre
Penser à l’autre, le respecter, se remettre en question font aussi partie de cette démarche de tendre vers la qualité, notion par ailleurs très subjective, j’en conviens.
À la fin de votre rédaction, mettez-vous encore une fois dans la peau du lecteur : relisez plusieurs fois votre texte à haute voix (oui tout fort).
Même si vous ressentez une certaine satisfaction, continuez de vous poser la question de son UTILITÉ :
– apprend-on quelque chose ?
– si le sujet est répandu, qu’apporte ce nouvel article apporte par rapport aux autres ?
– peut-il est encore d’actualité sur le long terme ?
– plusieurs mois, voire plusieurs années, après sa publication en ligne, aura-t-il gardé un peu d’intérêt ?
Pour ma part, c’est aussi à cela que je pense quand je rédige : que ce soit le moins éphémère possible. Je préfère me pencher sur le fond et faire passer le moteur de recherche en second.
D’ailleurs, avec le recul, je m’aperçois qu’un référencement naturel se crée et que certains de mes anciens articles sont encore très visités.
Bien sûr, je ne vous cacherais pas qu’en utilisant le réseau Google+, la répercussion du positionnement dans les résultats d’une requête, est plutôt efficace.
Texte long, texte court : paradoxe mon amour
Maintenant, vous allez me dire : c’est bien beau tout ça, mais on sait que l’internaute n’a pas de TEMPS, et que les conseils aux rédacteurs répètent donc à qui mieux-mieux de faire court !
La vitesse, la lecture déconcentrée, certes, sont des nouveaux paramètres qui peuvent peser dans la balance. On fait croire que poster un billet le plus court possible est une forme de « respect » envers l’internaute-lecteur, lui évitant de perdre son temps… l’argument principal étant qu’un texte court sera plus « captif ». On appelle d’ailleurs cela du « snack content ».
Le problème est que l’on se retrouve avec des billets formatés, de même longueur, avec des phrases courtes qui se ressemblent toutes. Finie la singularité, finie la personnalité. Quel paradoxe là encore, puisque l’idée serait plutôt de savoir se différencier dans cette infobésité !
Et si l’on entrait en résistance en prenant le problème à l’envers ?
En effet, si l’on veut donner une information courte, on n’a qu’à passer par Twitter après tout. Mais si l’on gère un blog pour partager et traiter d’un sujet convenablement, le vrai respect n’est-il pas de développer sa réflexion ?
Ensuite, libre à chacun de lire le billet en entier ou non. Il y aura toujours un lectorat intéressé, certes peut-être moins nombreux (on aura capté moins de monde), mais qualitatif.
C’est un choix, et pas forcément cornélien.
Vous avez une chose intéressante à dire ? Allez-y !
Cette question rejoint aujourd’hui celle posée en introduction, rappelant que Google répète que le contenu est primordial, un contenu fourni, nourri, étoffé. C’est bien là le paradoxe de faire de plus en plus court (idée soulignée plus haut). Cela peut rendre tout un chacun schizophrène n’est-ce pas ?
J’ai envie de dire n’ayons plus peur de faire suffisamment long, quand cela est nécessaire, pour le bien du sujet traité.
J’ai envie de dire aussi que le plaisir passe avant le joug d’un prétendu dieu algorithmique. Restons humains et nous-mêmes ! Peut-être (encore que ce n’est pas démontré sur le long terme), aurez-vous moins de suiveurs, mais ces derniers sauront pourquoi ils vous suivent.
Pour en revenir à la star des moteurs de recherche, mon billet d’aujourd’hui est parti d’une information émanant de Google au sujet de sa gestion de la qualité du contenu produit par les internautes (vous, moi, pros ou particuliers).
La firme confirme d’ailleurs aujourd’hui une mise à jour pour évaluer la QUALITÉ du contenu.
Et si l’on commençait par connaître les conseils de l’intéressé ? Google met en effet à disposition sa façon de voir les choses sur son support, tout simplement : lien en français.
K
* Je me permets de renvoyer mes lecteurs à ce billet rédigé il y a (déjà) trois ans. Il semble n’avoir pas pris une ride.
3 commentaires sur “De l’utilité d’un contenu de qualité”