Voici un article paru dans les Échos, que pour ma part j’ai lu en entier, et qui a récemment attiré mon attention : « La plupart des internautes partagent des articles sans les avoir lus. »
On y découvre qu’environ 60 % des articles ne seraient pas lus avant d’être partagés ! C’est beaucoup.
Leur vie ne tiendrait donc qu’à un fil (Twitter), celui du sujet et/ou de l’image et/ou de son titre : « Six internautes sur dix partageront cet article sur Twitter alors qu’ils ne sont pas allés plus loin que le titre » est-il expliqué.
Pourquoi un article va-t-il déclencher un clic de partage de la part d’un internaute ?
Pour différentes raisons, certaines s’additionnant :
- il n’a pas le temps de lire, mais il tient à montrer qu’il l’a remarqué, que le sujet l’intéresse, ou bien qu’il a envie d’informer sa communauté ;
- il aime partager, mais c’est tellement chronophage qu’il fait confiance au contenu ;
- Il trouve que le titre du tweet qui donne déjà l’information principale suffit ; à quoi bon perdre son temps à découvrir le développement ;
- il veut être parmi les premiers sur le coup ;
- il a la flemme tout simplement.
Bien sûr, le sujet est primordial : si c’est de l’actu toute chaude, elle sera assez rapidement partagée sans qu’une lecture approfondie soit nécessaire – attention toutefois au piège du non-recul et de la source ! Combien en effet peuvent se sentir gênés après avoir partagé ce qui n’était que rumeur ou hoax.
Pour le reste, la question se pose de l’importance de la portée d’un titre qui va « parler » à l’internaute.
Un titre doit informer, piquer la curiosité, faire sourire, étonner et/ou émouvoir… Mais en quoi va-t-il occasionner l’action d’un partage ?
J’en ai déjà parlé ici.
Une loco, ok, mais laquelle ?
Deux choses à prendre en compte, comme toujours : ce que l’on dit (fond) et la manière dont on le dit (forme) :
- En forme d’humour
- En forme d’interrogation
- En forme d’affirmation
- En forme d’accroche, de slogan
- En forme de citation
Sa police de caractère, sa taille et sa couleur sont des éléments réservés au contenu de l’article lui-même, donc encore invisibles du twitto.
Par ailleurs, dimension importante : l’accroche d’un tweet n’est pas obligée d’être la même que le titre de l’article en question… Le choix d’une formule encore plus accrocheuse (voire hélas parfois trompeuse), est devenu courant pour amener à cliquer sur le lien.
Mais l’infobésité permanente du flux tweetique pousse à ne regarder que l’image et la phrase, sans aller plus loin. Parfois même, la seule vue d’un hashtag suffit à décider un twitto de retweeter !… Pour être celui qui a pris le train en marche et qui est même dedans ?
Bref. Ne rêvons pas, les articles sont bien peu lus en effet ; et si par magie ou chance, ils sont ouverts, le lecteur ira-t-il jusqu’au bout (comme votre serviteur) ? Rien n’est moins sûr. Cela relativise la motivation intrinsèque d’un retweet.
Une chose est sûre, attention aux titres racoleurs.
Lire mes précédents sur le sujet :
La titraille, ça se travaille (1)
Peut-on s’amuser avec les titres ? (2)