Vous avez décroché un rendez-vous professionnel. Super. Problème : l’entretien se passe à distance. Et plus le Jour-J approche, plus vous ressentez des sueurs aussi froides que pour un entretien IRL !
Votre entourage, vos amis, vous rassurent : « C’est cool, tu peux même garder tes chaussons aux pieds ou ton chat sur les genoux… » Certes. Sauf qu’en réalité, non, ce n’est pas forcément plus « cool ».
La décontraction qui peut sembler a priori plus acceptable dans le cyberespace ne vaut pas forcément lorsqu’il s’agit d’un échange professionnel, dans le cadre d’un recrutement !
Comment anticiper votre entretien en ligne en 5 points, pour éviter une erreur intempestive ?
Quelques précautions valent mieux qu’une et l’anticipation est la clé. Encore faut-il penser à tout pour qu’elle soit complète. Vous devez vous préparer exactement comme pour un entretien physique, dans leurs bureaux. Avec des paramètres en plus qui feront la différence…
1. Soigner son look
Le soin reste la priorité. Ce n’est pas parce que vous êtes chez vous que vous pouvez vous permettre de garder le tee-shirt Star Wars avec lequel vous avez dormi ce week-end ! Cravate, pas cravate ? Là encore, tout dépend du contexte et du profil de l’entreprise qui recrute.
Pour les filles comme pour les garçons, le mieux est de présenter un visuel SOBRE. Couleur unie. Cheveux peignés. Paire de lunettes nettoyées, si vous en portez.
En réglant la caméra de votre ordinateur, vous savez que vous êtes coupé en dessous de votre taille, donc si vous préférez rester en chaussettes, a priori pas de problème, le web n’a pas encore créé la captation des odeurs à distance. 😉 Le principal est d’être bien dans ses baskets à ce moment-là.
Cela dit, s’habiller totalement (donc avec chaussures) pour se mettre en situation réelle, peut aussi vous aider à ne pas trop vous relâcher et à rester professionnel. À vous de voir.
2. Adapter son environnement
Vous choisissez le lieu et le décor de votre entretien. Cela peut se faire depuis un espace de coworking, mais le risque est d’être dérangé.
Bien sûr, il peut aussi se passer depuis votre terrasse ou votre canapé. Personnellement, je recommande de rester chez soi, et plus spécifiquement à une table de bureau, afin de ne pas renvoyer une image avachie. L’enjeu est important, il vaut mieux recréer les conditions d’un espace IRL.
Soignez l’arrière-plan. Garder un fond neutre. On tolérera un beau tableau ou une belle photo, en évitant une broderie au point de croix de Bambi…
Au moment des essais, vérifiez bien tout ce qui se trouve dans le champ de la webcam, que votre mur soit loin de votre dos ou pas. N’offrez aucune distraction intempestive à votre interlocuteur !
Fermez bien portes et fenêtres pour être au calme et éviter tout bruit extérieur. Une plante est la bienvenue. Mais attention, si vous êtes dans votre salon, évitez de poser devant votre vidéothèque, montrez le moins d’indices sur vous.
Ce qui compte, c’est votre échange et vos réponses. Bien sûr, l’espace sera bien rangé : vérifiez bien qu’il ne traîne pas un torchon sur un dossier de chaise, un carton à pizza ou une bouteille de vodka qui entreraient pathétiquement dans le champ…
Last but not least, n’oubliez pas de mettre votre smartphone sur silence.
3. Assurer la technique
Pour cette connexion qui va peut-être changer votre vie, préférez l’Ethernet. Un branchement filaire plutôt que le wi-fi, on ne sait jamais avec les FAI… Une coupure inattendue n’est pas ce qu’il y a de plus pertinent en plein milieu d’un entretien d’embauche.
Commencez par rechercher ce fameux câble RJ45 que vous avez sans doute relégué dans le fond d’un tiroir.
Évidemment, vérifiez si votre webcam est bien allumée. Ainsi que le micro ! Vous allez me dire que c’est tout bête. Mais combien de fois, on entend « je ne te vois pas ! » ou, inversement, on voit l’autre faire de grands gestes pour signifier qu’il n’a pas de son, alors que vous avez simplement oublié de cliquer sur le bouton adéquat…
Préparer sa visionconférence
Il vous manque un atout : il n’y a pas de poignée de main pouvant mesurer physiquement votre confiance en vous. Le sourire est donc de mise d’emblée. Il est assuré, sincère, efficace (vous êtes ravi de ce contact), mais pas non plus trop commercial et n’a pas besoin d’être gardé tout au long de l’entretien. Restez ouvert, bienveillant, attentif.
Avant la connexion, quand vous vous cadrez, bien centré, faites-le en étant droit. Garder ce maintien lors de l’entretien de manière à rester dans le cadre. Si vous relâchez votre dos, vous paraîtrez plus petit, comme écrasé. Ce qui aura pour effet de donner une image de quelqu’un d’introverti.
La question de la distance est importante : votre interlocuteur doit bien vous voir, certes, mais pas la peine non plus de lui offrir vos points noirs ! Une profondeur de 50 à 80 cm entre vous et votre écran.
Faites des essais avec quelqu’un, pour l’aspect technique, mais aussi pour tester plein de choses, y compris pour vous préparer en simulant un entretien avec un ami qui jouera le jeu de manière sérieuse. Il vous aidera normalement à pointer du doigt d’éventuels tics que vous aurez tendance à répéter, justement du fait d’être chez vous, enclin à un certain relâchement.
La lumière : un bon éclairage est primordial. Plus l’environnement est clair, mieux c’est. Ce lien vous « éclairera » sur l’impact d’une lumière sur un visage. Faites par conséquent des essais, le but étant d’éviter les ombres. N’orientez pas un spot en pleine face caméra.
On n’est pas dans une salle d’interrogatoire et le but n’est pas d’aveugler celui qui désire discuter avec vous. Ne placez pas non plus une lumière derrière vous, au risque de gêner l’interlocuteur.
La lumière du jour est la meilleure. Mais en intérieur, comment fait-on ? Bon, on n’est pas non plus en studio, il ne faut rien exagérer. Mais plus votre pièce sera lumineuse, plus l’effet sera positif. Si vous pouvez faire en sorte que votre visage soit tourné vers une fenêtre, c’est un plus.
Évitez une seule lumière qui viendrait sur le côté, votre visage en perdrait la face, sans jeu de mots. Fuyez les néons et autres plafonniers du fin fond de l’enfer. Si vous portez des lunettes, attention au reflet de la lumière (les verres anti-reflets sont souvent un mythe).
Afin d’être moins impressionné par la personne qui vous questionne et vous juge, ne la mettez pas en plein écran. Mieux vaut un regard légèrement en hauteur.
Donc pour voir l’image de votre interlocuteur, je conseille de réduire son rectangle et de le placer au milieu de votre écran et en partie supérieur, juste sous la webcam. Ainsi aura-t-il l’impression que vous le regarder dans les yeux, sans que vous soyez obligé de fixer l’optique de la webcam.
4. Maîtriser son attitude
Adoptez un naturel maîtrisé et concentré. Décontracté ne veut pas dire relâché, mais être soi-même. Aujourd’hui, vous n’êtes pas sur Skype pour fêter son anniversaire à votre grand-mère !
Comme pour un face-à-face IRL, ne bougez pas trop. Je dirais même plus, bougez moins que d’habitude, car à l’écran, cela peut vite donner le tournis à votre interlocuteur.
Rappelez-vous qu’il n’a pas de vision de vous dans un espace à 360°. C’est de la télé. Moins vous gesticulerez, plus votre interlocuteur pourra se focaliser sur vos réponses.
Ne croisez pas vos bras, les mains ne sont pas non plus sous la table, en train de repasser votre jean… Elles sont devant vous. Elles font partie intégrantes de votre corps, utilisez-les de manière naturelle.
Vous pouvez prendre et garder quelque chose (le fameux crayon à papier) en main, mais attention de ne pas trop jouer avec : un moment d’inattention et le voilà qui vous échappe et se retrouve au sol.
Si, de nature, vous n’êtes pas à l’aise, vous pouvez également vous « raccrocher » aux feuilles ou carnets que vous aurez disposés, devant vous ou sur le côté.
L’idée est de vous vendre, et même à travers un outil comme Skype, l’envie, la détermination et la sincérité se ressentent. Ce qui est plutôt une bonne chose. Donc passionné, décidé à plaire, oui, mais attention cependant à ne pas en faire trop. Pas de regard qui fuit, qui se met à regarder ailleurs.
Et si vous percevez votre chat qui gratte à la porte parce que vous l’avez enfermé dans la cuisine pour être tranquille, ne vous précipitez pas pour lui ouvrir. L’entretien passe avant n’importe quel aléa extérieur !
Un entretien en ligne est une étape importante, mais intermédiaire, entre le CV qui a tapé dans l’œil et une vraie rencontre pour concrétiser les choses. Skyper en recrutement demande la même préparation.
5. Se préparer pour anticiper le succès
Outre la forme, il y a le fond. Évitez de monopoliser la parole, laisser le meneur de l’entretien appliquer son processus et vous questionner. Soyez attentif à ses réactions.
L’avantage par rapport au téléphone est que vous le voyez, donc vous pouvez anticiper sa gestuelle.
De votre côté, pendant qu’il vous explique quelque chose, vous pouvez de temps en temps acquiécer de la tête (avec subtilité).
Même assis, vous restez vivant. En fait, c’est la même situation que dans une même pièce avec les mêmes us et coutumes. Donc vous ne lui coupez pas non plus la parole.
Rédigez un questionnaire avec vos réponses à côté. Le mieux est d’écrire en gras les questions, et surtout avec un mot-clé placé au début, et par ordre alphabétique : vous retrouverez plus vite la réponse, en prenant bien soin de ne pas rester le nez collé dessus, mais en le balayant du regard comme si vous regardiez dans le vide.
Pour ce faire, l’idéal est de placer cette feuille juste sous l’écran, sur le pied de votre ordi. Si c’est un portable, vous pouvez toujours ouvrir les fichiers et les adapter à l’écran (rappelez-vous que votre interlocuteur) prend peu de place finalement. Le tout est qu’il ne se rende pas compte que vous y jeter un œil, sans rester fixé dessus (d’où l’importance du balayage).
Parfois, pour des raisons de distance, particulièrement si vous postulez à l’international, l’entretien d’embauche en visioconférence est une nécessité.
Depuis une dizaine d’années et avec le développement de Skype notamment, ce type d’interview se répand de plus en plus, y compris sur un même territoire. Cela permet au recruteur de faire une présélection. Cela vous évite de vous déplacer pour rien. C’est économique, écologique aussi. Tout comme en IRL, l’interlocuteur peut enregistrer l’échange pour sa prise de décision.
Bien sûr, vous vous serez documenté sur l’entreprise en question : son histoire, son évolution, son équipe, son organigramme, ses produits ou services. Vous aurez lu tout ce que vous pouvez comme articles éventuels parus à son sujet (les derniers en date, si possible).
Cherchez une vidéo ou un texte où le patron, ou au moins un responsable, répondrait à une interview.
Captez une idée importante (lié par exemple au développement) de manière à pouvoir la replacer à l’occasion, et rebondir dessus.
Enfin, pas de panique : un entretien en ligne ne dure pas des heures et votre interlocuteur n’est pas là pour vous torturer, mais pour aller à l’essentiel afin de voir si vous êtes susceptible de passer l’étape, tel qu’il le pensait.
Dans tous les cas, il n’est pas là pour que vous lui racontiez votre vie en détail.
L’important est de montrer que vous êtes fait pour ce poste.
Petits trucs en passant…
- Votre interviewer a forcément votre CV sous les yeux. Vous aussi, mettez-le devant vous, ou à côté, mais bien en vue pour être en phase, même si vous connaissez par cœur votre parcours, ayez exactement les mêmes informations sous la main. De même, de quoi écrire : calepin ou cahier, et un crayon gris plutôt qu’un stylo, car ça ne tombe jamais en panne.
- Un café dans un mug : pourquoi pas, mais attention à ne pas le renverser comme par hasard ce jour-là, en raison d’une certaine fébrilité. Évitez tout ce qui pourrait créer un risque, comme par exemple une tâche sur votre chemise. Mais une petite bouteille d’eau, c’est très bien.
D’ailleurs, comme en radio, et pour vous éclaircir la voix, buvez de l’eau juste avant de démarrer. Pas un verre entier une demi-heure avant non plus hein, car une envie soudaine pendant l’entretien vous rendra déconfit.
- L’entretien à distance est parfois un soulagement pour les timides. Mais il faudra qu’ils travaillent cet aspect s’ils intègrent la boîte pour laquelle ils postulent.
- Vous avez quelques minutes pour séduire et convaincre. À cet instant, plus personne d’autre n’existe et plus rien d’autre ne compte ! Foncez d’emblée, ne vous retenez pas de dire ce que vous pensez. Vous le voulez ce poste oui ou non ?! Si vous êtes convaincu que ce poste est pour vous, vous convaincrez.
- À la fin de l’entretien, pour prendre congé et quitter symboliquement la connexion, pas de grands salamalecs, pas de « au revoir » à la Giscard d’Estaing, encore moins de salut militaire. Vous n’êtes pas potes (pas encore). Là encore, un sourire suffira. N’oubliez pas de glisser un remerciement pour le temps qu’il vous a consacré.
- Enfin, n’oubliez pas de vraiment quitter Skype, au cas où le micro serait encore ouvert…
Bonjour,
Le troisième paragraphe de ma partie « Soigner son environnement » est maintenant obsolète puisque depuis hier, Skype permet de flouter l’arrière-plan… :
https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/skype-permet-desormais-floutage-arriere-plan-n83747.html
Cette fonctionnalité est à mon avis la bienvenue, car elle permet à la personne de l’autre côté de ne pas se laisser distraire par votre cadre et donc de mieux se focaliser sur vous. Youpi.