La rédaction Web est-elle compatible avec la vitesse ? (2/3)

La rédaction est-elle compatible avec la vitesse ?Vous l’avez sûrement remarqué, c’est par dizaines que l’on voit passer des billets sur les mille et une façons d’écrire un article en une heure, mais aussi en 20 minutes et même en 10 minutes, voire en 5 minutes !
Mais que devient la qualité de réflexion quand celle-ci n’a plus de temps ni de recul ?

Exemples :
5 étapes pour écrire un article de blog en une heure top chrono.
Rédiger un texte propre et unique en 9 minutes.
Comment rédiger vos articles en 5 à 10 minutes.

Et la formule « top chrono » m’exaspère au plus haut point. Mais après quoi court-on, que diable ?
Le pire est dans ce billet « 4 idées d’articles à écrire en moins de dix minutes pour blogueurs pressés et overbookés« .

Au moins ici, la démarche est justifiée : cela s’adresse à des blogueurs pressés (dommage pour eux), voire overbookés.

Oui, aujourd’hui, la vitesse pressure l’activité de rédaction web. Oui, le summum de l’absurdité est tristement atteint. L’écriture, et encore plus si le texte se veut concis, demande du temps. Comment alors peut-on imaginer offrir de la qualité quand la notion d’immédiateté prévaut sur tout le reste ?

La vitesse : le mot magique qui stresse

La question est évidemment au cœur du problème : comment rédiger un bon article pour le Web ?…
« Bon » est ici un adjectif aléatoire, car tout dépend de la satisfaction du lecteur en fin de lecture. Un point c’est tout.

Cela me fait penser à ces artisans qui soulignent à qui mieux mieux la notion de rapidité, comme si c’était devenu une qualité « vous vous rendez compte, et en plus, je travaille vite !« . L’argument de vente qui me donne des boutons par excellence…

Que ce soit pour de la peinture, pour de la maçonnerie, pour changer des fenêtres, pour réparer je ne sais quoi : chaque fois, c’est la même rengaine ! Mais non, justement, je ne veux pas que vous alliez vite. Au contraire, cela me fait douter du résultat final.

Combien de fois voit-on un travail certes terminé « selon les délais du devis », mais qui s’avère salopé, bâclé ? (Sans parler de la qualité des produits utilisés…)

Un peintre en bâtiment, ou tout autre sous-traitant, qui me dit qu’il travaille vite, voire très vite, me fait peur et ne risque pas d’avoir mes faveurs. Le travail bien fait demande de s’appliquer et non pas de courir un marathon. Je sais que pour eux, le temps compte également : en effet, pourquoi répondre à cinq clients dans une journée quand on peut en faire dix ?… C’est le système économique dans lequel nous sommes imbriqués qui veut ça. Bien sûr qu’on le sait. Il n’empêche qu’on a le droit de revendiquer la qualité.

Une chose est évidente : la notion de qualité n’a pas forcément la même valeur pour tout le monde. Elle ne veut pas dire la même chose puisque d’un côté, les objectifs peuvent être différents, tout comme en face, les attentes peuvent être différentes.

La qualité d'un contenu est-elle compatible avec la vitesse ?La qualité d’un contenu est-elle compatible avec la vitesse ?

Là encore, qu’appelle-t-on un contenu de qualité :
– est-ce celui qui sera court et rempli de mots-clés basiques, mû par le désir et l’objectif unique d’être référencé (le référencement étant démoniaquement fluctuant) ?
– où bien est-ce un contenu utile, quelle que soit sa longueur (utile dans le sens d’apporter réellement de l’eau au moulin de la réflexion d’un sujet donné) ?
Vous allez me dire dans l’idéal, écrire pour le Web, c’est arriver à un équilibre entre les deux (sujet abordé dans contenu de qualité).

Rédiger à la hâte n’est pas forcément gage de qualité. L’approche n’est évidemment pas la même, l’objectif non plus, semble-t-il. Je parle notamment d’un billet de blog. Car bien évidemment, une annonce pour répondre à une crise par exemple ne pourra pas s’assurer du moindre recul ; mais dans ce cas, le vocable employé est bien souvent préparé en amont, en prévision d’aléas.

À l’inverse, ce n’est pas parce qu’on a mis du temps à rédiger un texte, qu’il soit court ou long d’ailleurs, qu’il sera forcément un article de qualité. Tout est relatif, comme dirait notre ami Einstein.

Toutefois, prendre le temps de réfléchir à ce que l’on transmet et à bien le rédiger (même pour le Web), est une forme de respect aussi pour le lecteur-internaute. Car, ne l’oublions pas, c’est d’abord pour lui que l’on écrit !

Alors vouloir se dépêcher à tout prix de publier un billet en moins de temps qu’il ne faut à un oiseau pour gober une mouche, me paraît contradictoire : est-ce alors que l’on est si pressé pour vouloir se débarrasser de cette tâche au plus vite, comme si c’était une corvée ? Serait-ce qu’elle nous passionne si peu ?

Devoir bâcler quand il s’agit d’un scoop avec une deadline, de l’actu toute chaude, cela peut encore se comprendre (« bâcler mais le mieux possible » étant la célèbre expression de Frédéric Pottecher, peut-être encore enseignée dans les écoles de journalisme). Mais pour un article ou un billet de blog, même professionnel, même soumis au temps, la vitesse est un tueur à gage, qui risque justement de ne plus pousser l’internaute à l’engagement.

Mon sous-titre met en parallèle qualité et vitesse. Le temps n’étant pas pris pour réfléchir en profondeur au sujet abordé et le développer correctement, la question peut effectivement se poser sur la qualité finale du message que l’on veut partager. On risque alors de se retrouver avec peu de matière, qui plus est toujours la même ! La pensée s’appauvrirait-elle ? C’est plutôt que pieds et points liés à la mesure imposée de rapidité, on n’a plus le temps de penser…

Un contenu écrit en dix minutes manque par définition de recul. Du coup, la forme et le fond en font souvent les frais. Alors qu’une information peut avoir de la valeur sur le fond, elle est publiée tellement vite qu’on ne s’embarrasse pas toujours de servir son réel intérêt. Elle va être exploitée en termes de temps « je suis le premier à vous le dire« , ou bien « voyez je produis du contenu, je publie tous les jours, j’existe ! ».

Bravo pour le record, mais personnellement, j’ai rarement vu un billet écrit et posté à la va-vite totalement exempt de fautes – alors que l’absence d’erreurs fait aussi partie de la qualité d’une rédaction. Par conséquent, n’est-ce pas se ficher un peu de la tête du lecteur-internaute ?

Vitesse de rédaction et rentabilité : un leurre

La société est tombée dans une spirale de précipitation permanente où la notion de productivité, de quantité (ici particulièrement en termes de contenu) paraît avoir tout détrôné. Tout étant instantané, on demande également d’adapter sa vitesse de rédaction.

Alors que d’une part et comme on le sait, la quantité n’est pas toujours forcément un gage de qualité, et que d’autre part le traitement d’un sujet en profondeur ne peut se faire que si l’on a n’a pas de train à prendre.

Rédiger « pardessus la jambe » selon l’expression, permet peut-être de buzzer temporairement sur un texte court que l’on aura truffé de techniques SEO, mais ne risque guère de rester dans les annales.
Autrement dit, vitesse et rédaction web ne sont pas compatibles, surtout si l’objectif est la qualité.

Plus encore, on continue de croire que vitesse est synonyme de rentabilité. Cela me rappelle une certaine fable de la Fontaine avec un lièvre et une tortue…

PS : en général, 1 heure est une bonne moyenne. J’ai mis environ 2 heures, en termes de mobilisation totale pour écrire cet article, le temps de choisir ce que je voulais dire sur le sujet par une petite réflexion (lecture comprise des infos mises en lien), de le laisser mariner, de revenir dessus, de couper des longueurs, de réécrire, de relire et corriger, de trouver des images libres de droit, etc.

À titre d’exemple, pour les plus longs billets de mon blog sur le storytelling, je peux mettre entre 1 heure et 4 heures. Alors 9 minutes chrono…

ET VOUS, QUELLE EST EN MOYENNE VOTRE « VITESSE » DE RÉDACTION ?

 

Rédaction Web : savoir écrire, au vrai sens du terme (1/3)

Dans « rédaction Web », il y a WEB, mais il y a aussi et d’abord RÉDACTION…

content seoQuand on parle de rédaction Web, on pense aussitôt et systématiquement à l’adaptation des mots, rebaptisés « mots-clés », traités comme de véritables vaches sacrées, pour plaire au référencement. Car ce qui compte, semble-t-il n’est hélas plus ce que l’on dit mais comment on le dit.

Le concept calculateur de SEO s’est installé au détriment de la belle langue dont l’écriture représentait de la rédaction, enfin, au premier sens du terme…

Rédaction : action de rédiger

Dans « rédaction », il y a d’abord le fait de rédiger, de choisir les mots justes pour créer une phrase. C’est d’ailleurs la définition originelle de ce mot : action de rédiger. Le verbe « rédiger » étant au départ défini par « écrire, formuler ».

Cela peut être une pensée, un message publicitaire, un cours, une démonstration, une histoire humoristique, une annonce, une réponse, un compte rendu, un reportage, un pamphlet, une critique, bref, il existe moult natures de texte et encore plus de styles d’écriture.

Néanmoins, et pour en revenir à ce qui nous intéresse, le but de toute rédaction est donc de rédiger un texte formé de phrases qui ont du sens, à la fois en elles-mêmes et dans le contexte général du texte, du message.

Mais pas seulement. Il est tout aussi important – et respectueux pour le lecteur – de créer des phrases offrant une certaine élégance, c’est-à-dire équilibrées et surtout bien écrites, sans erreurs d’ordre syntaxique, orthographique, grammatical ni même d’ordre typographique… Sans parler du style.

Car si le but premier est de se faire comprendre, il n’en reste pas moins qu’un texte dont le flux coule harmonieusement, comme une rivière, laisse un goût bien plus agréable au lecteur. Au risque de me répéter, il est évident qu’on ne pense pas assez au confort de lecture !

Or, outre une mise en page aérée, le style et le respect des règles de la langue dans laquelle on rédige, y contribuent !

Voir mon billet précédent au sujet des fautes.

Qualité d’un contenu : attention aux fautes !

UnknownJe voudrais donner mon avis sur un billet que je ne peux décemment pas laisser passer tant celui-ci m’a contrariée. Je veux parler de la qualité rédactionnelle, la vraie, pas celle focalisée sur les mots-clés en vue d’un référencement et autre trafic juteux.

 

Revenons aux fondamentaux

Un contenu de qualité, on ne le répètera jamais assez, passe par trois éléments : la valeur du propos (ce que l’on dit), la forme de l’écriture (comment on le dit), et enfin le respect des règles (grammaire, syntaxe, orthographe, typographie).

Ce sont les trois axes principaux : Lire la suite « Qualité d’un contenu : attention aux fautes ! »

Il y a contenu et contenu !

Après avoir tenté une définition du contenu il y a trois ans (déjà !), penchons-nous à nouveau sur les aspects principaux de ce fameux mot devenu magique et utilisé à tout bout de champ : le « contenu »

Deux aspects caractérisent cette notion

1. Le contenu en tant qu’élément : par exemple un texte, une image, une vidéo, un tableau, un titre, une infographie, etc.

Et en sous-éléments (comme l’idée de poupées russes qu’il m’est arrivé d’évoquer auparavant) : la nature par exemple d’un texte : article classique, brève, histoire, publicité…

Le choix de ces « supports » varie selon les objectifs du message que l’on veut partager : newsletter, email, vidéo, blog, le tout transmis de manière adaptée selon les outils-supports (ordinateur, tablette, smartphone…).

Tout cela représente la forme.

Tout comme le style du message transmis : sur un ton pédagogique, humoristique, alarmant, sérieux…

2. Mais l’idée de contenu, c’est aussi ce qui est dit : le fond. Si possible un fond qui a du sens. La première chose à laquelle je pense quand on me parle de « contenu » est non pas sous quelle forme (vidéo, texte, son, etc.), mais bel et bien ce que l’on va DIRE. Le propos servi par des mots cohérents qui vont signifier une information, une idée, une réflexion. Le sens profond du contenu, est à mes yeux, la valeur intrinsèque de ce qui se partage, quelle que soit la forme sous laquelle le message est transmis.

Or, c’est très souvent que ces deux aspects sont mélangés, ou plutôt confondus, et encore plus souvent que l’on parle de contenu dans son premier aspect. Comme si ce que l’on dit n’avait pas d’importance, on remplit parce que « allez, il faut du contenu, il faut remplir à tout prix, on va mettre une vidéo, un titre, une image, les gens adorent ça… ».

Le danger est que l’on occulte la force du message lui-même, son intérêt profond, sa qualité, ce qui fait sa valeur, non pas en termes de buzz ou de clics, mais en termes de signification, de sens du propos.

En effet, quid de ce qui est exactement dit ?  Si l’on produit du contenu pour du contenu, il est fort probable que la majorité de celui-ci contient du vent, de l’éphémère, improductif.

Car tout de même, l’intérêt d’une bonne communication n’est-il pas de transmettre un message qui serve réellement à quelque chose ?

Twitter : trop bien pour une société du moindre effort ?

twitter_bird_evandro
Chantera ? Chantera plus ?

En ce début du mois de mai 2014 où les oiseaux chantent à tue-tête, certains déchantent

Twitter peut avoir peur, son action plonge et avec ses fidèles followers du début, ce n’est plus vraiment le bonheur.

Fin mars, le Blog du Modérateur posait une question intéressante : pourquoi quitter Twitter ? Si la question se posait, pourquoi se poserait-elle ? Eh bien parce que justement – et c’est le buzz du moment – les équipes de Twitter réfléchissent, particulièrement depuis Lire la suite « Twitter : trop bien pour une société du moindre effort ? »

Pourquoi les éléments de langage sont improductifs

Ils ne fonctionnent pas. Ils ne fonctionnent plus… De quoi s’agit-il ? Des éléments de langage qui habillent la parole politique ; ces mots, ces formules que vont répéter quelques personnes enfermées dans une idéologie, quelle qu’elle soit, qui souhaitent gérer une crise ou  simplement répondre à une question, en proposant un message construit sur mesure. Que l’information soit vraie ou non…

perrots

Pourquoi les éléments de langage deviennent improductifs ?

Parce qu’il y en a trop, qu’ils sont trop souvent utilisés et par trop de monde. Des formulations en boucle supportées par nos oreilles finissent par engendrer une contre-productivité, dont le résultat se manifeste – chez les individus à qui s’adressent ces messages – soit par une forme de rejet, de dérision ou d’indifférence, de défiance, de doute, de provocation ou de ras-le-bol.

Dans tous les cas, cela peut être perçu comme du mépris et ce n’est jamais bon, particulièrement pour la démocratie.

Le discours est tellement voulu, léché, si peu original et surtout tellement répétitif. Bien sûr, des idées communes demandent d’être sur la même longueur d’ondes au niveau du message et nous sommes d’accord qu’une communication doit avoir préparé un axe cohérent, partagé de concert par tous les membres d’un même mouvement. Mais de là à utiliser le marteau issu du même moule, sans aspérités, sans originalité, et surtout sans authenticité…

Si le but initial est de convaincre, en martelant les mêmes mots comme des robots, on finit par obtenir l’opposé. En effet, à force d’entendre exactement la même forme, construite et préparée pour être diffusée à la virgule près, on ne peut que s’éloigner du naturel. Or, être naturel, être soi-même, reste la meilleure manière d’être apprécié à sa juste valeur.

J’ai envie de comparer ces éléments de langage aux fruits et légumes « traités », rangés comme des petits soldats dans les casiers des supermarchés… Toutes ces denrées se ressemblent ; elles sont bien calibrées. Le problème est qu’au final, non seulement, elles n’ont aucun goût mais elles peuvent être nuisibles (merci les pesticides).

Certes, comparaison n’est pas raison, mais je n’ai pas trouvé d’autre métaphore.

Quand la répétition de mots-clés prend des allures de spam 

Beaucoup de domaines ont leur jargon, leur novlangue (que dire de l’économie par exemple). Mais la politique est une sphère particulièrement aliénée depuis des décennies par les « conseillers en communication » pour qui l’utilisation des éléments de langage est devenue systématique – sous couvert d’être pédagogiques, tout en faisant passer l’info que l’on veut.

Le problème est que cela est devenu un tel réflexe que le récepteur ne peut plus croire au message lui-même. D’autant qu’avec du recul et une observation simple, force est de constater le gap entre lesdits discours en kit et les faits réels, les actions menées « sur le terrain », voire les éventuels changements (positifs bien entendu).

Vous allez me dire qu’il est nécessaire d’avoir une cohésion, qu’il est par conséquent logique de valider un « discours » repris par tous les membres d’un même groupe, d’un même mouvement. (Cf. plus haut.)

Certes, mais n’oublions pas que l’énonciation, la façon de dire un message, possède l’extraordinaire caractéristique de pouvoir varier. C’est d’ailleurs, la grande force et la magnificence de la langue française. Selon les personnes, leur nature, leur éducation, leur culture, cette forme peut prendre différentes tournures.

On pourra se payer autant d’heures de media training que l’on veut, lorsque l’on s’adresse au plus grand nombre, le mieux est de s’exprimer le plus simplement du monde.

À l’inverse, le langage fabriqué, qui fait que tous répondent sans même faire l’effort d’essayer un synonyme – non, non, je ne parle pas de la langue de bois, ce greffon pavlovien si souvent partagé – pour que les idées soient formulées à l’identique de peur d’un dérapage incontrôlé (enjeu électoral oblige), est l’outil le mieux partagé au sein d’un parti, il est aujourd’hui indiscutable que c’est justement ce même langage ronronnant qui finit par devenir improductif, voire contre-productif !

L’omniprésence des éléments de langage dans les messages politiques actuels polluent les échanges. L’overdose guette. Au point qu’il ne serait pas illogique de les comparer au langage des spameurs ! Or, on sait tous où un spam termine sa course…

La réalité est que rien ne vaut de parler vrai, sur ce qui vous anime, sur ce qui fait que vous êtes là, à vouloir convaincre votre prochain. Mais pour convaincre, il faut être soi-même convaincu par ce que l’on dit ! Plus encore, y croire totalement. La gestuelle, le ton, les mots qui habillent le message, lorsque l’on accepte d’être soi-même, ont bien plus de force qu’une leçon technique apprise en dehors de tout sentiment.

Il est en effet évident que l’on sent tout de suite, quand vous vous exprimez oralement, si vous êtes sincère, si vous êtes convaincu. Contrairement à ce que les fourbisseurs de « belles » paroles peuvent penser, il est assez aisé de discerner une parole mécanique. Les éléments de langage tels que programmés sur mesure, ôtent toute forme de sincérité au propos, et cela se ressent.

La sincérité étant la base pour transmettre une conviction, il est aisé de comprendre que, sans elle, on obtient l’effet inverse.

Maîtriser son sujet permet une spontanéité

Autre chose, le recours aux éléments de langage cache parfois une inculture, un manque de maîtrise d’un sujet, voire une absence d’idées et de solutions. On veut sauver son image ou imposer son parti et l’on pense que la forme suffit.

Mais la communication, ce n’est pas ça ! Ce n’est pas que de la pédagogie en boîte. C’est même tout le contraire. Les spin doctors auraient-il si peu de recul ou de psychologie pour ne pas comprendre que le marketing fabriqué (pléonasme), ne fait pas tout, et possède même des limites ? Est-ce qu’ils se posent la question de savoir pourquoi l’image des politiques est si dégradée ?

Je dis souvent que « la forme fait passer le fond ». Mais, premièrement, une forme trop léchée visiblement travaillée, est toujours suspicieuse, particulièrement dans la bouche d’un personnage public. Deuxièmement, même si la forme est bonne, et qu’effectivement elle arrive à ses fins, le fond reste primordial sur la durée. La valeur du message ressort lorsque ce message a du sens. Il peut alors être compris. Encore faut-il avoir du fond et des idées… Sinon, toute tentative de communication serait du vent.

Pour cela, rien ne vaut de réfléchir en profondeur à la validité et à la pertinence de ses arguments, de bien savoir de quoi on parle, d’avoir des idées et de connaître ses dossiers.

S’il n’y a pas de matière, de réflexion, de fond solide, intelligent, intéressant, logique, ouvert aux autres et porteur d’éléments propres à faire évoluer des choses en apportant une réelle nouveauté, l’image de celui qui aura diffusé le discours en question, ne durera qu’un temps.

Le but d’une communication est d’être compris(e)

Les foules attendent qu’on leur parle de manière naturelle. Elles sont (nous sommes) sensibles à la sincérité. Or, ce qu’il faut bien comprendre justement, c’est que cette sincérité transpire toujours d’un discours : tout passe dans le ton, dans le ton de conviction, dans la gestuelle… et dans la façon de dire les choses. On voit tout de suite quand une personne parle avec ses tripes. Cela ne trompe pas.

Inversement, si l’orateur répète une leçon apprise, si les mots ne sont pas les siens mais des éléments de langage bien huilés, s’il ne les a pas vraiment choisis, le récepteur du message le ressent également tout de suite. Parler avec son cœur (avec conviction), désolée, mais cela ne s’apprend pas.

Le problème avec les éléments de langage, véhiculés à travers les médias, c’est qu’ils peuvent cacher la vacuité d’un propos. De ce point de vue, la plume de Jean-Claude Guillebaud reste parmi les plus affûtées et maîtrisées pour décrire régulièrement le vide tristement sidéral de la sphère politicienne (et médiatique) qui tente de surnager dans une société devenue spectacle.

Au risque de me répéter, quels que soient les efforts que leurs représentants élus font sur la forme, qu’ils croient à ce qu’il disent ou non d’ailleurs (attention, certains peuvent être sincères au fond d’eux), rien ne vaut de parler franchement, de dire les choses telles qu’elles sont.

Par ailleurs et logiquement « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ».

Alors attention aux formules toutes faites, aussi éphémères qu’une médaille en chocolat au soleil ; attention aux mauvais mots dont on abuse pour recouvrir les maux de la société, au lieu d’appeler un chat un chat et prendre ses responsabilités.

Une communication qui porte ses fruits, qui séduit, passe par un message moins robotisé, que ce soit dans la forme (on respecte son auditoire) ou sur le fond (on partage du sens).
Tout le contraire de la langue de bois finalement…

Économiser de l’argent ou gagner de l’argent ?

ID-100144092Qu’est-ce qu’une formule juste ?
C’est une formule qui dit bien ce qu’elle veut dire, qui utilise donc les bons mots.

Or, force est de constater que dans ce flux gigantesque et continu d’information, ce n’est pas toujours le cas. C’est même l’ère de la sémantique chaotique.

Voici un exemple récent de titre rédigé avec une tournure de phrase dont le sens n’a pas de sens (sic).


« Économiser de l’argent » n’a pas le même sens que « gagner de l’argent »

Ce week-end, est sortie une info fort sympathique selon laquelle un adolescent de 14 ans a découvert que certaines polices de caractères imprimées demandaient moins d’encre, ce que tout bon graphiste print sait déjà.

MAIS le titre formulé par Slate.fr et relayé un peu partout, est trompeur :
« Le gouvernement américain pourrait gagner des fortunes en changeant de police de caractères« .
Le verbe juste est « économiser ».
Faire gagner, non ! Faire économiser, oui !

On a pu lire également : « Le changement de police d’écriture peut rapporter des millions« .
Ce qui est donc totalement faux. Pas de dollars en plus (à moins de faire marcher la planche à billets), mais des économies, ça oui. Et pas qu’un peu.

Cette idée de choisir des polices moins buveuses d’encre, est tellement évidente qu’elle devrait d’ailleurs être largement appliquée depuis longtemps dans le cadre de la consommation de cartouches.

Beaucoup d’autres sites Web ont relayé cette info sans sourciller, sans se poser la question. En tant que rédactrice Web, je suis avant tout soucieuse du bon français.

Je fais partie de ceux qui pensent et soutiennent mordicus que ce n’est pas parce qu’un hypothétique référencement pousse à faire une fixette sur les algorithmes et les mots-clés, qu’il faut en oublier sa langue.

Seuls, quelques sites ont réussi à se démarquer correctement en titrant par exemple :
« … la police de caractères pourrait réduire les coûts d’impression« . L’idée de réduire les coûts est bien meilleure dans ce contexte. Et surtout plus logique !

La presse, quant à elle, a en général évité de tomber dans le panneau (L’ExpressLe Point, etc.).

économie ≠ gain

En plus, au départ, « économiser » veut dire, épargner, mettre de côté.
Quand on économise, on ne gagne pas plus, c’est simplement que l’on dépense moins…
« Gagner » (ici, gagner de l’argent) veut dire faire un profit financier.

Note : le verbe économiser n’est même pas forcément le plus juste, dans la mesure où ce coût abaissé des dépenses en impression, sera probablement réinjecté, dépensé sur un autre poste.

Il est simplement question de bon sens dans la gestion financière d’un budget. Mais l’économie au sens de mettre de côté n’a pas lieu d’être, aux États-Unis comme dans les autres pays, tous, rappelons-le, étant aux prises avec une dette colossale.

Et si je continue dans la même logique : on ne peut mettre de côté de l’argent qu’on n’a pas…
C’est hélas de plus en plus souvent que l’on peut voir passer ce genre de titre, ou le verbe gagner est mal utilisé, en lieu et place de la réalité et du sens, c’est-à-dire du verbe économiser !

Cela se rencontre principalement dans le champ marketing évidemment. Telle publicité vous informe d’une « promotion qui va vous faire gagner de l’argent »…

À longueur de journée, sur les ondes radio ou sur les publicités en ligne, on nous sert le même discours. Est-ce parce que l’idée de « gagner » fait davantage rêver que l’idée d' »économie » ?

Pour être logique, il suffit de réfléchir un peu

Même chose avec « gagner du pouvoir d’achat« . Si l’on se penche sur la formule, elle est totalement idiote, vous en conviendrez. En ne dépensant pas, nous économisons, c’est sûr ; mais en aucun cas cela fait rentrer de l’argent… Nous n’en perdons pas, mais nous n’en gagnons pas non plus.

Les soldes sont les championnes pour vous faire croire que vous allez gagner de l’argent  – sur votre fameux pouvoir d’achat – en achetant un pull à 10 euros plutôt à qu’à 40. Certes, vous faites (peut-être) une affaire sur le moment, dans le cas où vous aviez vraiment besoin d’acheter un pull. Mais vous ne gonflez absolument pas votre pouvoir d’achat !…

Le mieux est de ne pas dépenser du tout (le superflu, entendons-nous). On peut parler alors de véritable économie. 😉

Cet exemple permet de rappeler la subtilité du français. Les mots ont tous un sens. Mal utilisés dans une phrase (le plus souvent dans un article de presse d’ailleurs), ils peuvent vouloir dire n’importe quoi, voire son contraire…

S’il te plaît Google+, dessine-moi un mouton…

sheep-161630_640Mon expérience de Google+

Même si ça m’a pris du temps, j’ai enfin plongé dans la jungle googlisante mega plus plus. Comme je m’étais bien énervée sur la façon dont fonctionnait Facebook, réseau que je n’ai jamais supporté, je n’ai pas été dépaysée dans la mesure où c’est à peu près le même procédé. Ayant repéré la page de mon business en ligne sur G+ (j’avais une adresse gmail), je me suis décidée à gérer mon image professionnelle.

Évidemment, j’ai découvert que pour ce faire, il fallait d’abord posséder un profil perso. Je dois avouer avoir un peu hésité au moment de choisir une autre adresse gmail dédiée. Parce que, monopole oblige, ce réseau pousse à la fois à la consom’ et à la centralisation. Mais bon.

Ce faisant, j’ai donc ouvert l’année dernière mon profil perso Google+ où je me suis présentée.
Mais dans mon esprit, ce n’était pas pour le boulot, car un profil personnel reste quelque chose de souple, de libre. Je tenais à bien faire la différence avec une page pro créée pour mon activité professionnelle et actualisée de posts ad hoc.

Puis comme j’ai déménagé cet été, c’est seulement à la rentrée que j’ai trouvé le temps de gérer cette page « Entreprise ». J’ai suivi la procédure, et, bonne surprise, cela s’est très bien passé, et même plutôt vite. Google m’a envoyé en quelques jours un courrier avec mon code. Mon entreprise a été reconnue, acceptée et validée. C’était à l’automne 2013…
Lire la suite « S’il te plaît Google+, dessine-moi un mouton… »

Typographie : une histoire de pays

Chaque langue possède ses propres règles typographiques, notamment en matière de ponctuation.
Mais sait-on que celles qui font le plus exception sont les règles françaises ? Étonnant quand on observe que visuellement, elles offrent une meilleure lisibilité.

Quelles sont les différences ?

Des règles typo à gogo

Que ce soit clair : il n’existe pas vraiment de règles typographiques internationales (sauf à utiliser l’Espéranto). Chaque pays à ses propres codes ! Lire la suite « Typographie : une histoire de pays »

Le flat design ne doit pas faire oublier le contenu

plat_icon_theme_by_mallendeo-d6iwfn1On a beaucoup parlé de site responsive en 2013. C’est bien et c’est toujours d’actualité. Mais cette notion a vite été rattrapée par le flat design.

Moi-même, j’ai cédé à la tentation, avec un nouvel outil très sympa, découvert ce week-end.

En moins d’une heure, voici le résultat de mon test, avec un contenu évidemment non dupliqué depuis mes autres supports.

Le flat design, effectivement, c’est chouette, puisque sur une seule page, vous pouvez montrer ce que vous voulez : terminées les arborescences alambiquées qui pouvaient décourager quelques internautes au passage.

Place à un défilement vertical, avec un menu en haut ou sur les côtés (menu fixe bien entendu) ou bien pas de menu du tout. Chaque « rubrique » peut avoir son bandeau attitré, mais aucune obligation.

Cette tendance au design plat, c’est-à-dire surtout minimaliste, est principalement intéressante pour une start-up en préparation, pour une biographie, une histoire, un profil, pour la création d’un événementiel ou pour la mise en avant d’un seul produit ou service. C’est une solution simple, d’aspect léger.

Le contenu reste le plus important

Néanmoins, et c’est là où il s’agit de faire attention, ce n’est pas parce que l’approche est différente et plus souple, que le contenu ne doit pas en être moins bien pensé stratégiquement.

Au contraire : plus le design est minimaliste, plus le contenu se voit, plus le texte ressort !

Le visuel importe, on le sait. Et tous ces charmants pictogrammes ludiques, parfois accompagnés d’une phrase ou d’un texte, sont attachants.

Mais justement, au niveau de l’impact, le contenu rédactionnel – ce que l’on dit et la façon dont on le dit – reste primordial et compte autant que le contenu visuel : choix des couleurs, charte graphique, taille, emplacement…

Le choix des rubriques et leur ordre de défilement également (ici aussi on peut perdre des internautes en route, avant qu’ils n’arrivent tout en bas).

Un site aura beau être sous forme de flat design, s’il est vide de sens, d’intérêt, incohérent dans son contenu, voire plein de fautes, le résultat vous desservira autant que pour un site d’approche plus classique.

Quand on choisit de se montrer sur Internet en mode flat design, on devrait redoubler de prudence, tant le visuel a de l’importance. Les défauts risquent en effet de bien plus ressortir. L’impression de l’internaute est immédiate ! Tout est plus « gros », plus direct aux yeux, puisque par définition, il y a moins d’éléments.

Par conséquent, dès la première seconde, l’effet psychologique induit est encore plus fort. Vous devez donc, dans l’intérêt de votre image, redoubler de soin.

Attention notamment à l’harmonie des couleurs entre elles ; à la couleur des titres aussi et à leur contraste (particulièrement illisible sur une image de fond bariolée). Etc.

Quant au texte, s’il est lui aussi minimaliste, soignez vos mots !
Pas de doute, si l’aspect d’un site en flat design est tout de suite plus attractif, il ne doit en aucun cas faire oublier le CONTENU.

Je ne connaissais pas strikingly.com et je dois dire avoir découvert une plate-forme tout à fait sympathique et techniquement très simple d’utilisation, intuitive et sans avoir à passer par une démo. (N. B. : je suis restée à la version de base, gratuite.)

Mais si je me suis bien amusée, cela ne m’a pas empêchée de passer un peu de temps en amont à choisir les mots exacts que je voulais y mettre… provisoirement.

Comme vous l’avez compris : le flat design ne doit pas faire oublier le contenu.

 

Pourquoi le français est souvent remplacé par l’anglais

ID-100230255De plus en plus de formulations françaises, pourtant simples et compréhensibles, se voient bousculées par une vague de termes en anglais.

Cela peut se comprendre lorsqu’il s’agit de nouvelles notions importées et partagées dans le monde entier, particulièrement dans les secteurs des technologies, de la finance, de l’innovation, dans ceux du business et du marketing.

Mais attention : cela peut aussi donner un néologisme ou autre franglais jusqu’à en devenir ridicule… Lire la suite « Pourquoi le français est souvent remplacé par l’anglais »

Numérique ou digital ? Une ambiguïté bien française

file0002120440786Petit rappel de base

DIGITAL en français vient de digitus (doigt). Il s’agit de tout ce qui requiert l’utilisation des doigts. Par extension, cela inclut tous les supports aux contenus dits virtuels auxquels on peut accéder en usant de ses mains : que ce soit par un clavier ou par un écran tactile.

  • À noter qu’en anglais, digital relève des numéros puisque « digit » veut dire chiffre

Là où cela peut prêter à sourire, c’est qu’écrire à la plume, pardon, au stylo – oui, vous savez sur un papier en bois d’arbre… – demande aussi l’utilisation de la main, les doigts bien rassemblés autour de l’outil. Donc logiquement, on peut penser qu’ici, l’approche est tout aussi digitale…

NUMÉRIQUE vient de numerus (nombre) et sous-entend une numérotation.

Quand on dit « numérique », on pense souvent à « en ligne » on pense aussi à électronique, symbolisé par le « e » (voir plus bas).

Digital = numérique (et inversement)

Notez-le une fois pour toute : l’adjectif anglais digital se traduit en français par « numérique ». Les deux termes sont donc SYNONYMES !

Comme le préconise la règle avancée par l’Académie française, le terme francophone à employer est donc bien numérique.

Le problème est que la réalité est tout autre : notamment parce que les termes anglo-saxons envahissent aisément la sphère lexicale dans des domaines aussi divers que la communication, le marketing, l’innovation et bien sûr les technologies : « raconter une histoire pour des supports numériques » est évidemment plus long que de dire digital storytelling

D’autre part, avant 1968, le terme français digital(e) ne se référait pas aux nombres, mais aux doigts ; de plus, il n’a toujours rien à voir avec son faux-ami anglo-saxon !
Le terme anglais digital, quant à lui, s’applique à l’informatique depuis 1945.
Encore un quiproquo qui tend à nourrir la confusion ! (Voir plus bas.)
En savoir plus.

En français, beaucoup de mots possèdent plusieurs définitions. L’idéal serait de les connaître toutes…

ID-100111466
Utilisation

Bref, le terme « digital » est utilisé de plus en plus à toutes les sauces.
Mais en matière informatique, « numérique » convient en français. Il est d’ailleurs utilisé pour des objets concrets, comme par exemple un appareil photo, auquel on attribue le qualificatif « numérique » : boîtier numérique, caméra numérique (les Anglais disent digital camera donc), tableau numérique, tablette numérique (ou tactile).

On prononce parfois uniquement l’adjectif, qui devient alors tout à fait librement un nom commun : « Passe-moi ton numérique » !
(Notons, en passant, que l’on se met à dire également « le digital » comme nom donné au champ qu’il recouvre.)

L’adjectif « numérique » s’emploie également pour d’autres aspects :

  • cantine numérique, école numérique, bibliothèque numérique, comme par exemple la BSN (espaces, lieux scientifique ou culturel) ; on parle également de « territoire numérique ».
  • salon du numérique, assises du numérique, transition numérique (événement, période) ;
  • journal numérique (que l’on peut appeler aussi journal électronique…), d’ailleurs on parle aussi souvent de « document électronique ».

Personnellement, j’aime assez utiliser l’adjectif « électronique » car au moins, il veut dire la même chose en anglais et en français. On voit tout de suite de quoi on parle. Il permet de mettre tout le monde d’accord dans cette ambiguïté purement francophone.

Électronique : le premier terme apparu, avec le e de electronic collé devant, fut sans nul doute le e-mail. On voit souvent passer des e-book, sans parler de e-commerce, de e-boutique, de e-marketing, de e-learning. On a « franglisé » peu à peu, en raccourcissant les termes afin de rester au plus proche de ce qui se dit dans le monde (donc en anglais).
Et puis le « e » devant un terme est vraiment un symbole international que tout le monde identifie tout de suite comme relatif à ce qui est virtuel, c’est-à-dire en ligne. Aujourd’hui, le trait d’union tend à disparaître et c’est de plus en plus souvent que l’on peut lire : ebook, email, epub, etc.

Le français entretien la confusion

Exemple : dans son titre de référencement nancy numérique se définit comme un « cluster de l’économie digitale« .

Alors que la cantine numérique de Toulouse, « La Mêlée », se définit comme « association fédératrice des acteurs de l’économie numérique

Il existe ainsi des centaines d’exemples. Tantôt certains acteurs utilisent l’adjectif « digital(e) » quand d’autres utilisent « numérique ». En France, on a tendance à utiliser tour à tour l’un ou l’autre de ces termes pour dire la même chose, puisque ce sont des synonymes.

Et quand on hésite ? Libération précise les deux dans un titre !!

La confusion est constamment entretenue entre ces deux termes, d’autant plus qu’un troisième « sens » intervient pour parler de cette notion de manière plus générale…

Digital au sens large

En effet, le terme digital est aujourd’hui beaucoup plus souvent employé au sens large pour parler de tout ce qui suppose se rapporter aux technologies numériques (aux supports, aux réseaux), mais aussi aux services et autres notions professionnelles relatives à une utilisation de la sphère numérique.

Cela vient essentiellement du fait que le jargon utilisé dans certaines disciplines, garde les termes anglais. Le vocabulaire anglo-saxon s’installe et s’étend dans tous les pays de fait.

Ainsi : digital content (pour contenu numérique), digital 2.0, digital storytelling, digital media, digital branding, digital native, etc. Mais au lieu de traduire par exemple digital marketing en marketing numérique, les professionnels ont pris l’habitude de dire « marketing digital ».

« Digital » devient une norme. Et du coup, on se met à franciser : communication digitale, foyer digital… Ce qui est risqué et faux au niveau du sens (si l’on s’en tient aux définitions de base). Par exemple, il est plus logique de dire technologies numériques que technologies digitales.

De même, « empreinte digitale » (empreinte des doigts…) n’a rien à voir avec la formule « empreinte numérique » qui n’a pas vraiment de sens.

Pourtant, il faut se rendre à l’évidence que « contenu numérique » est un peu malheureux à l’oreille avec cette double syllabe « nu ».

Du coup, comme « contenu digital » n’est pas juste, on a tendance à garder la version anglaise digital content (qui elle, est juste). Vous suivez ?

Pour les francophones, « numérique » est logiquement la réponse au titre de ce billet !
Alors, digital ou numérique ? Les deux mon Général, à condition de savoir les utiliser correctement, dans le bon contexte.
Si les Français étaient bilingues anglais (rêvons un peu), l’ambiguïté serait plus facile à lever car ils pourraient mieux comprendre la différence linguistique.


Une chose est sûre : en France, on aime bien se compliquer la vie. De quoi en perdre son latin !
Surtout quand on se pose d’autres questions pertinentes comme FrenchWeb l’a fait dernièrement avec cet article « Où est le digital dans la transformation digitale ?« .


Et « Tactile » ?

Un support tactile est un support qui réagit quand on le touche :  toute chose vivante, par définition, est tactile. Mais sur le plan technologique, l’informatique propose depuis pas mal d’années maintenant des écrans tactiles : un écran qui peut prendre différentes formes (tablette, smartphone, montre, borne, tv, plateau table…) et qui réagit lorsqu’on le touche. Créant une interactivité, sans fil, sans clavier.

GOODY

Pourquoi Twitter commence à me décevoir

Qu'est-ce que tu fais… Twitter ?!
Qu’est-ce que tu fais… Twitter ?!

Un petit coup de clavier ce matin concernant, chose rare, mon réseau social préféré, j’ai nommé Twitter.
Pourquoi ai-je la désagréable sensation que le Twitter d’origine, si efficace, commence à me décevoir ?
Tout est parti hier d’un article de Mashable, information reprise par les blogs français.
Le site de l’oiseau
bleu chercherait à faire évoluer sa présentation vers un ersatz de page Facebook.
Pitié ! Dites-moi que ce n’est pas vrai.

Simplicité, fluidité, rapidité

Le fait d’avoir de l’info en temps (plus que) réel est génial, pratique et productif, particulièrement pour quelqu’un comme moi, féru d’informations. On peut échanger, lire des articles qui nous auraient échappé, découvrir des gens intéressants, bref, une bonne plate-forme de microblogging, dont l’ergonomie ne gênait en rien les performances (notez que je parle au passé).

La lecture des infos allait vite, l’œil balayait parfaitement l’essentiel (l’heure du post, l’info) parce que tout autour était sobre, le visuel était « ramassé », sans aucune gêne visuelle. On voyait tout de suite l’heure à droite des tweets. La sobriété visuelle permettait une lisibilité immédiate.

Des changements contre-productifs

Mais depuis son entrée en Bourse, on dirait que l’équipe de Twitter fait tout pour détruire son originalité et surtout son efficacité, en voulant montrer qu’il bouge. Comme s’il fallait évoluer à tout prix ? Aurait-il peur ? N’aurait-il pas confiance en lui ?

Certes, il reste des ajustements d’ordre technique. Mais visuellement, l’ergonomie et le design contribuaient à une lecture instantanée parfaite.

L’évolution récente du design de Twitter m’a personnellement beaucoup gênée. L’œil, qui avait pris ses marques, était habitué à aller à l’essentiel, à voir tout de suite la qualité d’un tweet et son histoire. La sobriété générale permettait de se focaliser immédiatement sur le tweet et ses éventuels liens.

Mais à la seconde où mon compte s’est ouvert sur la nouvelle version, j’ai été confrontée à ce que je déteste le plus quand je suis en mode travail : perdre du temps.

  • La largeur de la TL a augmenté et fait aujourd’hui 14 cm.
  • Ce changement de taille a désorganisé l’emplacement des mots dans la bio.
  • Les « compteurs » se sont colorés (couleur choisie de votre thème), ont grossi et ont été intervertis avec leur titre.
  • Beaucoup de fonctions ont pris la couleur que vous choisissez au départ dans le thème et qui sert de couleur de base à vos tweets (lien, hashtag, nom de twittos, etc.) : le regard n’est plus attiré uniquement par ce qui était l’essentiel, l’info. Il est gêné par du coloriage inutile, notamment au niveau des onglets du menu…
  • l’heure du post d’un tweet est maintenant « perdue » dans le groupe d’informations, collée au @nomdutwittos, on la repère moins vite. Bizarrement, l’heure est restée affichée à droite dans le flux des interaction (onglet « @Connecter »).
  • une info supplémentaire (vraiment inutile) vient s’ajouter parfois au-dessus signalant qu’untel parmi vos followers l’a retweeté.
  • En allant sur l’onglet de la roue crantée (« paramètre et aide »), il n’y a plus de liste déroulante automatique et nous voilà obligés de cliquer pour avancer dans les fonctions : encore une seconde perdue !

Bref, la lisibilité est troublée, moins pertinente, perdant au passage des micro-secondes d’abord à se concentrer sur le tweet, puis à déchiffrer l’info tweetée. Sans compter les images jointes, visibles directement (à moins d’indiquer dans le paramètre de votre smartphone qu’on ne veut pas les voir d’emblée).

Je passe sur la colorisation à tout prix de certains éléments, ce qui « brouille » la vue et déconcentre. Et je ne parle pas du point (couleur choisie de votre thème) qui apparaît en haut à gauche, à côté du « home » pour signaler un nouveau tweet à lire, alors que le flux fait son travail tout seul (le nombre de nouveaux tweets dans votre TL étant indiqué déjà en haut).

Comparaison (version ordinateur) :

Avant
Avant
Après
Après

 

Comment perdre ce qui fait son originalité ?

Cherchant à transformer son interface, Twitter testerait l’idée de rapprocher son visuel de celui de Facebook ! Son intention serait de passer d’une seule colonne en streaming vertical (une seule info à la fois) à une sorte de tableau où les yeux auraient plus de mal à se poser, puisque des infos seraient placées à la fois en haut, en bas, à droite.

Encore une perte de temps à balayer du regard des choses inutiles pour arriver à la simple information postées par des twittos que l’on suit.

Twitter devrait abandonner cette idée et garder ce qui fait sa personnalité et sa différence depuis le début : à moins qu’il tienne absolument à perdre ce qui faisait à la fois sa personnalité et son efficacité.

La mise en page d’un visuel détermine son impact !

Le design et l’ergonomie sont déterminants en termes de confort de lecture. Twitter était parfait au début. Mais le début de la fin a commencé par les images qui apparaissent maintenant directement. Si sur la version mobile, on peut demander à les cacher, la version ordi, en revanche, n’a pas encore cette option.

Or, il se trouve que des gens – en l’occurrence votre serviteur – travaillent sur grand écran. Or, je n’ai pas forcément envie d’être agressée dès le matin par des images que je n’ai pas choisi de voir.

Par ailleurs, si je veux garder le flux de ma TL sous les yeux sous forme de petite fenêtre dans un coin de mon écran – en plus, cette version pour ordinateur de Twitter n’est pas responsive ! – cela me prend une place supplémentaire si je veux tout voir. Pourquoi ? Parce que la largeur de la TL a augmenté d’environ 2 cm (voir plus haut).

Alors,  bien sûr, c’est comme pour (presque) tout : on va s’habituer. Mais depuis cette évolution design, qui semble pourtant imperceptible, ma concentration en a pris un coup. Je sens que je lis moins de tweets et je tweete également un peu moins. 

La forme, mais aussi le fond…

De nombreux hashtags plus débiles les uns que les autres viennent souvent polluer la TT. Et je ne parle pas des jeunes qui sont là en touristes pour ne dire que des gros mots.

Pire, le fait que des propos ouvertement racistes ne soient ni relevés, ni sanctionnés (même si quelques comptes finissent par être fermés parfois), tout cela devient extrêmement nauséabond, voire inadmissible de la part d’une start-up qui devraient se donner la peine de suivre une éthique.

Pour le reste, espérons que Twitter se tienne tranquille et renonce à ses envies de moutonnerie en faisant preuve d’un développement UX un peu plus sérieux. Sept ans de réflexion pour en arriver là serait décevant.

Espérant surtout qu’il parcourt les nombreux commentaires, qui vont dans mon sens, dans les différents articles américains qui traitent de ses envies de design à la mode.

Faut-il rappeler à Twitter qu’un internaute déçu est un internaute qui peut aller voir ailleurs ?

Photo 1 by Chinen Keiya : « Attribution Creative Commons Licence ».

Partage d’articles et boutons de réseaux sociaux

PARTAGECeci est un billet d’humeur concernant le partage d’information, plus précisément ce dont on parle peu : la gestion des boutons de partage. Partager l’information est le minimum d’une action de communication. Je lis beaucoup, je tweete pas mal et j’aime être réactive. Mais lorsque je souhaite partager un article, c’est alors que la quête du Graal commence ! La quête du Graal ? Tout simplement la recherche des boutons de partage…   Lire la suite « Partage d’articles et boutons de réseaux sociaux »

Tendance : une nouvelle année couleur orchidée

ID-100198645Radiant Orchid (prononcé « orkid » évidemment).
Le code RVB exact est facile à retenir :
117
40
100
ou #752864 en html.

Ce qui produit une couleur plus proche du mauve foncé que du prune (quoique), et certainement pas du rose en tout cas. Certains y verront tout simplement un couleur de la famille du violet.

Parmi les fleurs appelées orchidées, vous en avez aussi des roses, des pourpres, des blanches, des rouges, des oranges, des jaunes, et même des vertes.

Quoi qu’il en soit, 2014 sera radiant orchid ou ne sera pas ! Foi de Pantone.

 

Pourquoi des couleurs ?

Marché, création, actualisation, production, cette coutume provient du monde de la mode et du design. À chaque saison de la mode, il faut une couleur de tissu qui prédomine et détermine les mariages de couleurs (malheureusement parfois pas très heureux).

Derrière, la société entière se met au diapason pour harmoniser le reste avec la tendance, marketing oblige. L’idée est de contribuer à faire marcher l’économie donc.

C’est ainsi que chaque année, on tire une couleur Pantone de la boîte de Pandore.

Le flop du vert de l’année dernière

Pourquoi le Pantone #009B77 n’a pas très bien marché en 2013 ?

Même si l’actrice Nathalie Baye s’y est mise très vite en étant une des premières à porter du vert émeraude (Emerald) début 2013 et en continuant tout au long de l’année, cette couleur ne fut pas forcément des plus faciles à porter par tout le monde, ni des plus attractives.

Nous avons vu aussi passer des objets qui ne pouvaient décemment pas coller dans une décoration intérieure à moins de tout repeindre, sans compter qu’en présence de plantes vertes (genre vert tendre, et non vert foncé, comme les caoutchoucs), la cacophonie visuelle pouvait vous pousser directement… aux toilettes.

Nonobstant le fait que d’autres tons de vert sont assimilés à l’écologie et que vu le sujet, cette couleur est finalement assez répandue ; je ne parle pas d’un vert émeraude (2013) mais d’un vert tige par exemple.

Il se peut également que parmi les consommateurs très à cheval sur la mode et les tendances, sachant que cette couleur annuelle est éphémère, certains n’ont tout simplement pas eu envie d’investir dans un objet dont ils n’apprécient pas la couleur habituellement.

Évidemment les années touchant à la famille du « bleu » (plutôt foncé) du « beige » ou du « gris » sont plus rentables car ce sont des valeurs sûres, qui vont avec presque tout. Une base classique d’une garde-robe chic.

Enfin, parce qu’à la télévision, le vert passe mal. Par ailleurs, quand on tourne en studio avec l’intention d’incruster ultérieurement une image en arrière-plan, le fond est souvent vert lors de l’enregistrement. Si la personne porte un vêtement vert, je plains les yeux du cameraman.

Et puis tout le monde sait que la superstition persiste dans les métiers du théâtre et du cinéma, porter du vert sur scène est toujours assimilé à un risque, la légende rapportant que Molière mourut quelques heures après sa dernière représentation (du Malade imaginaire) pour laquelle il portait un costume vert…
ID-100134192

Je pensais que 2014 aurait opté pour le Placid Blue, le Dazzling Blue ou carrément le Celosia Orange (trois couleurs également en lice). Voilà que l’on nous met en avant rien moins que du sirupeux, qui n’est ni du rose (beurk) ni du mauve (bien que les milieux de la mode parlent déjà de « mauve mania »), et qui devrait malheureusement définir le reste de l’année.

Peut-on passer outre ?

Si vous vous en fichez, oui !

Si vous évoluez dans des métiers visuels (design, graphisme, stylisme, décoration, communication), cela devient un peu plus difficile de se départir de ladite « mode ». Ne serait-ce que parce que les consommateurs (la cible) se jettent sur ce qu’on leur dit et que le système, produit un cercle qui se referme sur le seul but : consommer. Si les médias et la mode véhiculent une couleur édictée comme la tendance, il vaut mieux être prêt.

Mais ce choix d’un « rose » tirant sur le mauve est peut-être aussi stratégique puisque psychologiquement, cette couleur permet d’adoucir une société qui n’est pas sans tensions.
Sur le plan du design, les couleurs sont un peu comme les tendances typographiques. Voyez comme le thin a fait place les années passées à du seventies, avec le retour des pattes d’eph, par exemple :

louisianne
Même si la lisibilité en prend un coup avec certaines polices dont on abuse sans penser à l’impact visuel justement, on continue de voir partout les mêmes polices de caractère ! Du moins pour les titres. Heureusement, la très lisible Arial reste une valeur sûre (pour lire un texte long). Et pour 2014, la police « Open Sans » devrait avoir tout sa place (source).
Retour à plus de finesse donc. Ouf.

Question finesse, je déconseillerais à la gent masculine d’arborer cette couleur orchidée radiant, au risque de ressembler à un commercial VRP des années 90 auquel personne n’osait faire de remarque sur la couleur bordeaux, tirant sur le lie de vin, de sa chemise.
Enfin, chacun ses goûts évidemment…

Pour pallier cette difficulté, n’ayez crainte, le printemps prochain verra aussi le bleu ressortir à égalité, histoire d’amortir le choc visuel. Déjà, le catalogue de la Redoute (préparé il y a quelques mois), a bien intégré l’info si l’on en juge par sa couverture.

La tendance prend donc ses aises, afin de ne pas restreindre le marché potentiel à cause d’une couleur orchidée qui ne convient pas à tout le monde…

Contenu : le roi est nu !

radis assiette #1On répète tous les jours que le contenu est ROI. Et c’est vrai.

Mais alors pourquoi est-il si souvent la cinquième roue du carrosse ?
Ou pire, qu’il soit obligé de courir tout nu derrière ?

Un site sans stratégie de contenu ne sert à rien.
Lire la suite « Contenu : le roi est nu ! »

Les accents, les enjoliveurs du français écrit

têtedaccentAprès la question du trait d’union, je voudrais revenir sur les accents de la langue française. On connaît les deux accents, aigu et grave, qui parsèment nos textes (moins les SMS… mais passons).

Or, c‘est à force de voir l’accent circonflexe malmené que j’ai décidé de me pencher dessus. Son copain, le tréma, qui n’a rien à voir et qui est moins utilisé, fait également partie du lot.

D’où viennent-ils, qui sont-ils, et surtout où se mettent-ils ? 

Pour répondre à cette dernière question, je viens de terminer un petit dico sur deux accents que l’on oublie trop souvent. Cadeau !

Accent aigu ou accent grave ?

Petit rappel

Ces deux accents distinguent la lettre e.
L’accent aigu, c’est bien sûr celui qui monte vers la droite (vers le ciel ou les aigus comme vous voulez).

L’accent grave, c’est bien sûr celui qui descend vers la droite (vers la lettre). La particularité de ce dernier est qu’on le trouve aussi sur la lettre u lorsqu’il s’agit d’une idée de lieu (où sont-ils passés ?, la ville d’où je viens), ainsi que sur la lettre a lorsqu’elle celle-ci est une préposition et non la conjugaison du verbe avoir.

Bizarrement, à la prononciation d’un accent aigu sur un e, le son ouvert [AI] fait davantage monter le son de la voix dans les aigus, à l’inverse du son [ET] de l’accent aigu sur un e, dont le son émis par la voix est plus « grave ».

Question

Écrit-on événement ou évènement ? Les deux sont corrects (c’est l’Académie française qui le dit). Personnellement, je préfère le premier car l’on prononce plus facilement « événement » à l’oral, et même à l’écrit, on le raccourcit souvent en « évé ». En pub ou en marketing, je n’ai jamais vu quelqu’un écrire en note « évè ».

Origine

Pourquoi écrit-on forêt, hôpital et pas hopital, etc. ?
Le français comme vous le savez provient de manière conséquente du latin. En vieux français, on écrivait autrefois hospital ou hostel. « Hôpital » vient donc du latin hospitalia (chambre pour les hôtes, hospice). Le s a sauté et est devenu accent circonflexe.

Tout comme « fenêtre » vient du latin fenestra… Concernant la forêt, il suffit de penser à forestier.
Et pour « château » alors ? Eh bien là encore, il vient du latin castellum… On pense à castel… (castle en anglais).

Pour le tréma, c’est plus simple : prenez le mot « mozaïque », sans l’accent, on lirait [mozèque] ; cela permet de bien détacher les deux lettres a et i afin de les prononcer toutes les deux, obtenant donc deux sons syllabiques ou lieu d’un.
Pour en savoir plus.

Les accents sur les CAPITALES, c’est capital !

Pourquoi DOIT-ON METTRE tous les accents sur chaque capitale qui en possède un ?
D’abord parce qu’il n’y a pas de raison que ces lettres les perdent en route.

Ensuite parce que, visuellement, cela facilite la lecture quand on sait que des lignes en capitales se lisent moins bien qu’en minuscules. C’est donc plus confortable et plus sûr…
Visibilité = Lisibilité.

Exemple de titre que l’on pourrait lire dans la presse (laquelle les oublie régulièrement) :
LE TRADER ARRETE, LE BANQUIER GRILLE.
On ne sait pas si « Le trader arrête, le banquier grille » ou « le trader arrêté, le banquier grillé. » Ce qui, vous en conviendrez, n’est pas tout à fait la même chose, que ce soit pour l’un ou pour l’autre des deux complices…

Oubli le plus fréquent : l’accent grave sur le A dans l’onglet À PROPOS dans le menu des sites web…

Nota Bene : la cédille doit également être apposée sur une capitale, parce que :
BESANCON, ce n’est pas BESANÇON ;
dans UN MACON QUI VOUS NETTOIE VOTRE TUYAU, on peut imaginer tout et son contraire… (je sais, en ce mois de novembre c’est plutôt Beaujolais !).

Rédaction Web : la facilité du content spinning

matrioshkaOn parle assez peu du terme spinning. Pourtant, ce qu’il cache se produit, hélas, depuis fort longtemps. Je veux parler du content spinning ou « essorage de contenu ».
En termes de production de contenu, c’est le fait de décliner un texte (un article, un billet), en le reprenant sous plusieurs formes stylistiques. Une pratique dont le seul leitmotiv est de séduire les moteurs de recherche…

De la rédaction robotisée en quête de référencement.

 

Pas d’éthique pour le black hat

imagesAu moyen de paraphrases, on change les termes pour créer différentes versions autour de la même information ou du même sujet. Cela se fait bien sûr automatiquement ou semi-automatiquement grâce à des logiciels qui vous délivrent de toute réflexion, tout en vous faisant gagner un temps non négligeable. Ce n’est pas un duplicata total, mais cela y ressemble. Simplement, on joue sur les mots.
En savoir plus.

Voici deux articles très intéressants à ce sujet :
Le Web à l’essorage
Google et le content spanning

Pour ma part, je ne suis pas pour cette façon de faire  – même si certains ont tendance à la rendre « propre » pour être adoubés par le white hat cette fois. Certains « rédacteurs » apparaissent même tout à fait décomplexés avec cette méthode, donnant des tuyaux à tout-va.

Cela me dérange, pas seulement parce que c’est à la fois déloyal et proscrit par Google, mais aussi parce que le style devient alors souvent n’importe quoi. Le texte est comme robotisé, sans âme. Car il en va également de la richesse du contenu, de sa pertinence, non pas en termes de SEO, mais de réflexion, d’interrogation, de forme (quid de la qualité de lecture ?), de réelle information, de qualité de débat, de partage, de transmission. Bref de hauteur de vue.

Nous sommes d’accord que la plupart des internautes lisent en diagonale. Mais pourquoi, au nom d’un enjeu de visibilité, leur présenter un style médiocre dû à des logiciels qui ne font pas dans la finesse ? Je suis persuadée que l’on peut allier les deux : informer et respecter le lecteur en lui offrant un style de qualité.

Cette pratique de content spinning va évidemment plus vite que de créer « à la main », de rédiger différemment en cherchant soi-même les synonymes. Place aux logiciels. Mais c’est alors uniquement l’info qui prime, même si c’est mal écrit. On nivelle tout, on s’éloigne de toute personnalité. Vous me direz que le style passe au second plan lorsqu’il s’agit de délivrer de l’actualité brute où le temps compte davantage. Certes.

Toutefois, engorger le flux et nourrir inutilement l’infobésité – source de surchauffe des data centers –, en créant moult versions, tout cela pour arriver le premier… C’est dommage et un peu facile.

Un exemple de doublon inutile

Lu sur le figaro.fr… :
Premier article mis en ligne le 2 octobre :
Une rue des tontons flingueurs à Nantes
Second article mis en ligne le 4 octobre :
Les tontons flingueurs font du barouf à Nantes

En plus d’avoir exactement le même sujet décliné, quasiment les mêmes mots-clés et un ou deux liens identiques (et des photos en NB issues du même film évidemment) – sans parler des coquilles –, ce doublon d’info n’a eu que très peu d’effet, l’information ayant été reprise seulement localement par Presse Océan et Ouest-France.

et exemple n’apparaît peut-être pas flagrant, mais pourquoi le même sujet à deux jours d’intervalle, alors qu’il aurait suffit d’actualiser le premier pour ajouter un lien ? (Question naïve bien entendu). Ces journalistes n’ont-ils rien d’autre à se mettre sous la dent en matière de sujets pour leur rubrique Culture ?  Si l’info en elle-même est sympathique, le sujet pouvait amener à trouver des angles largement plus éloignés. Ou alors, ils ne se sont pas concertés…

Souvent indétectable

Le problème est que cette technique passe souvent inaperçue. Les lecteurs ne sont pas (plus) habitués à faire la différence. Il faut avoir beaucoup lu pour « sentir » la prose mécanique, c’est normal. Si un duplicata (appelons un chat un chat), se retrouve en pole position sur les moteurs de recherche, il affichera un style de moindre qualité que son original, écrit au tout départ.

Là encore, dommage, ne serait-ce que par respect à la fois pour la richesse de la langue et pour le lecteur (voir plus loin). Et ne parlons pas des abondantes coquilles qui viennent « enjoliver » ledit texte, qu’il soit écrit par un humain ou réécrit par un robot d’ailleurs…

Info jetable et info de qualité

Alors évidemment, vous pensez que ce n’est pas grave, que ce qui compte, c’est le fond, le contenu, en l’occurrence l’information, mue de surcroît par une course de vitesse permanente.

Je serais (éventuellement) d’accord lorsqu’il s’agit d’une simple info concernant un scoop ou l’actualité, si bien sûr celle-ci a été vérifiée. C’est d’ailleurs bien pourquoi cette technique se développe, même en white hat, prétextant une diffusion tous azimuts sur des supports variés qui demandent des aménagements (cible, longueur, etc.).

Il n’empêche que cette pratique reste bannie par Google et, pour une fois, nous sommes d’accord.

En revanche, un article de fond ne peut s’en accommoder. C’est là qu’intervient la différence entre une réflexion, un billet original, personnel, argumenté, sur un sujet X ou Y, venant apporter quelque chose à la communauté, et le tout-venant soumis au résultat « algorithmesque ».

Question de point de vue sur la rédaction Web…

Vous l’aurez compris, je suis davantage pour un contenu unique, au référencement naturel et non forcé, que pour une course à l’échalote. Ou, pour paraphraser, davantage pour la qualité que pour le matraquage.